L’Achat Récurrent, une stratégie qui a tout pour plaire
Lorsque l’on parle investissement, l’on va généralement dessiner 4 catégories :
- Le value investing, qui consiste à investir dans des produits ou des entreprises sous-évaluées par rapport à leurs capacités potentielles;
- Le growth investing qui consiste à investir dans des entreprises qui sur-performent dans leurs secteurs
- L’investissement de momentum, qui consiste à utiliser la dynamique actuelle du marché ou d’un actif,
- Et enfin le DCA, aussi appelé le Dollar Cost Averaging, une forme d’investissement linéaire qui consiste à investir la même somme régulièrement sur un seul actif.
Le DCA est généralement utilisé en conjonction avec les trois autres formes d’investissement : par exemple, un investisseur va choisir le projet car celui-ci est au coeur des tendances, tout en engageant une petite somme tous les mois, utilisant ainsi à la fois la stratégie d’investissement de momentum et le DCA.
Une stratégie déjà utilisée dans la finance traditionnelle
A l’origine du DCA donc, il y a l’investissement linéaire, dont un des exemples majeurs est le fameux 401(k) plan, un système d’épargne retraite très largement utilisé aux Etats-Unis.
Le principe en est simple : les entreprises proposent à leurs employés d’investir une partie de leur salaire mensuel dans un portefeuille boursier. De cette manière, l’employé se constitue une retraite, d’une part en plaçant son argent de côté, mais peut aussi décider d’investir dans des stocks prometteurs et ainsi de faire fructifier l’argent placé.
Aux Etats-Unis, près de 40% des travailleurs ont investi dans leur 401k plan, prouvant que cette stratégie d’investissement séduit par ses nombreux atouts.
Car l’investissement linéaire convainc désormais depuis plus de 70 ans. C’est en 1949 que l’économiste Benjamin Graham publie The Intelligent Investor, dans lequel il utilise pour la première fois le terme DCA, dollar-cost averaging. La méthode brille par sa simplicité : au lieu de se renseigner heure par heure ou jour par jour sur le cours d’un actif, et d’essayer de prédire si celui-ci sera plus élevé ou plus bas le lendemain, pour finalement y jeter tout son patrimoine, Graham propose de lisser son investissement. Chaque semaine, ou chaque mois, dédier la même somme à l’achat du même actif, quel que soit son cours.
Une incidence définitive sur le prix d’achat
Depuis 1949, de nombreux travaux ont été réalisés autour des performances du DCA. Toutes s’accordent à dire une chose : en termes de probabilités, l’utilisation de cette stratégie permettrait d’améliorer les performances de n’importe quel investissement.
Prenons un exemple : Lundi, vous décidez d’investir 1000€ dans du bitcoin, car le cours est à son plus bas. Sauf que le lundi suivant, le cours baisse. Puis il baisse encore. Votre coût d’achat, lui, ne bouge pas. A partir de maintenant, peu importe le cours du bitcoin, votre prix d’achat reste le même.
L’autre option est tout simplement d’investir de petites sommes, sur une longue période de temps. Que le cours monte ou baisse, votre prix d’achat est en constante évolution et vous pouvez continuer à agir sur celui-ci, en arrêtant d’acheter si vous arrivez à un prix d’achat qui ne vous semble plus satisfaisant, ou en continuant d’acheter sur le long cours.
La création d’une bonne habitude
Saviez-vous que les Français étaient le peuple européen détenant le moins de produits financiers ? Pourtant, le reste de l’Europe l’a bien compris : investir tout au long de sa vie permet de maximiser les chances de stabilité financière au long cours. La preuve avec le fameux 401(k) dont nous parlions précédemment.
Une étude récente a montré qu’un investissement classique a de forts impacts sur la psyché d’un investisseur : celui-ci vivra des émotions tellement fortes, qu’il aura tendance à espacer ses investissements de plus en plus. Et en cas d’investissement peu gagnant, il aura tendance à s’arrêter complètement.
Avec le DCA, cependant, la même étude a démontré que l’investisseur aura tendance à investir plus qu’il n’avait prévu de le faire à la base, souvent parce que l’automatisation de son investissement lui permet d’être moins sujet à l’inquiétude ou au regret. Tandis que l’investisseur classique aura tendance à revendre précipitamment tous ses actifs après une baisse du cours, l’investisseur DCA aura établi une bonne habitude : celle de ne pas se laisser guider par ses incertitudes.
Bear market : quand le DCA prend toute son importance
En plein bear market, beaucoup d’investisseurs potentiels peuvent douter de la pertinence d’acheter des crypto-actifs. Et nous les comprenons : et si le cours se mettait à plonger d’autant plus ? Ou s’il se mettait à remonter, entraînant une vente rapide, pour ensuite plonger de plus belle ?
C’est dans ce cas que le DCA prend d’autant plus de sens : dans le cas où le cours se mettrait à plonger, l’investisseur est finalement ravi : son coût moyen ne fait que baisser. Tandis que si le cours remonte, l’investisseur peut être certain d’avoir le temps de voir venir le moment où son coût moyen justifierait une vente.
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