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Alors que le cours du Bitcoin poursuit sa correction depuis le pic de mi-décembre 2017 (-68%), le hashrate – indicateur de la puissance de calcul attribué à la sécurisation du réseau Bitcoin – ne cesse de croître pour atteindre 50 EH/s (cela représente 50 milliards de milliards de hash par seconde). Une croissance de 212% par rapport au début de l’année 2018.
Les mineurs étant rémunérés en bitcoins, si le cours de cet actif diminue, leur rémunération diminue mécaniquement, donc comment expliquer que toujours plus de matériel est dédié à la sécurisation du réseau Bitcoin?
La majorité du parc existant de matériel dédié au mining est constitué d’ASICs Antminer S9, un produit sorti en 2016 dont l’investissement pour l’acquisition a été amorti depuis longtemps par les professionnels du secteur et le coût “réel” d’utilisation de ce matériel n’est plus que le coût de sa consommation électrique.
Les professionnels du secteur installent la plupart de leurs opérations dans les zones géographiques où l’électricité est bon marché et où le refroidissement, qui peut représenter jusqu’à 30% des coûts de fonctionnement, est facilité par un climat froid comme en Chine, en Islande ou au Canada.
Même dans le cadre d’une diminution du revenu du mining suite à la baisse des cours, le faible coût lié aux S9 ne motive pas les fermes de minage à les débrancher, si on exclut le coût du matériel déjà amorti et qu’on se base sur l’hypothèse raisonnable d’une électricité à $0,06/kWh, un S9 est toujours rentable à la difficulté et au cours actuel.
La politique de prix très agressive de Bitmain, producteur des S9, a incité de nombreuses entreprises à en faire l’acquisition dans un contexte de cours élevé du Bitcoin du début de l’année 2018.
Si le S9 est toujours rentable sous certaines conditions, il est indéniable que ce modèle arrive en fin de vie et s’approche de l’obsolescence. La quasi-hégémonie de Bitmain est sérieusement remise en question avec de nombreux concurrents qui prévoient de sortir ou offrent déjà de nouveaux modèles plus efficients ce trimestre.
Secret le moins bien gardé de l’industrie, les plus gros acteurs du secteur font office de “beta-testeurs” des ASICs avant leur sortie publique en les obtenant quelques semaines en avance, et contribuant très probablement à la forte hausse du hashrate global de Bitcoin.
Le mining est une compétition féroce ouverte à tous. N’importe quel acteur peut décider d’acquérir du matériel dédié et “tenter sa chance”, mais la façon dont le protocole fonctionne implique que les acteurs les moins efficients sont naturellement les premiers à disparaître.
Cette concurrence est une motivation à toujours investir sur le matériel le plus efficient. Le nouveau Asicminer 8 nano Pro produit, à consommation électrique constante, plus du double de la puissance de calcul du S9.
Cette concurrence pousse les mineurs à se professionnaliser pour bénéficier d’économies d’échelle et motive les acteurs à optimiser leur opérations pour réduire leur consommation électrique qui est leur principal coût de production, une fois leur investissement en matériel amorti.
Il n’est pas étonnant que des entreprises hydroélectriques demandent ouvertement à des opérations de minage de venir s’installer à proximité afin de consommer leur excédent de production, puisque, malgré des projets de recherche innovants, personne ne dispose d’un moyen de stockage de l’électricité efficient à ce jour.
Bitcoin permet d’utiliser, via le minage, l’électricité d’aujourd’hui pour la transformer en actifs qui serviront à acquérir l’électricité de demain. Cette solution est actuellement la plus efficiente et élégante pour disposer d’un moyen de stockage numérique de l’électricité.
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