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États et crypto-actifs : De la méfiance à l’adoption stratégique

Manuel Valente

30 avril 2025

5 minutes de lecture

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Les crypto-actifs, nées dans le sillage du Bitcoin en 2009, ont transformé notre conception de la monnaie. Initialement perçues comme une menace directe à la souveraineté monétaire, elles sont progressivement intégrées dans les stratégies gouvernementales à travers le monde.

La crainte d’être dépassé technologiquement pousse les gouvernement à l’action. Comme le soulignait Bruno Le Maire : « La France ne peut pas rester spectatrice de la révolution blockchain si elle veut préserver sa souveraineté numérique. »

Cet article analyse comment les gouvernements, après une période de méfiance, explorent désormais les possibilités offertes par ces technologies pour renforcer leur souveraineté dans divers domaines stratégiques.

La prérogative monétaire et la méfiance historique

La frappe monétaire constitue depuis l’Antiquité l’une des prérogatives régaliennes fondamentales des États. Au-delà de sa fonction économique, la monnaie incarne symboliquement la souveraineté nationale.

Le Bitcoin est apparu en 2009 comme une alternative au système monétaire traditionnel. Le document fondateur de Satoshi Nakamoto affirmait clairement la volonté de créer « un système de paiement électronique pair-à-pair sans passer par une institution financière. »

Les craintes initiales des États portaient principalement sur l’utilisation criminelle, l’évasion fiscale et la perte de contrôle monétaire. Agustín Carstens, directeur général de la BRI, déclarait en 2018 que « les cryptomonnaies sont un mélange de bulle, d’escroquerie Ponzi et de catastrophe environnementale. »

Or depuis 2020, un changement notable d’attitude s’observe pour plusieurs raisons. La blockchain a d’abord prouvé sa résilience après plus d’une décennie d’existence. L’entrée d’acteurs comme BlackRock et l’approbation des ETF Bitcoin spot aux États-Unis ont transformé la perception du risque en potentiel de croissance

Les usages étatiques émergents

El Salvador fait figure de pionnier controversé. Depuis 2021, le pays a constitué une réserve de 2,381 BTC. Le président Nayib Bukele justifie cette stratégie par la protection contre l’inflation du dollar, la diversification des réserves et la souveraineté économique. Il déclarait notamment : « Miser sur Bitcoin est une question de souveraineté. Pour la première fois de notre histoire, nous détenons un actif qui échappe au contrôle des grandes puissances. »

Les résultats après deux ans sont mitigés. Seulement 24% des commerçants acceptent effectivement le Bitcoin selon une étude de l’Université Centroaméricaine. Cependant, les frais sur les remesas (transferts des expatriés) ont diminué de 9,8% à 3,2%, générant une économie significative pour la population. Le tourisme a également augmenté de 30%, avec l’émergence de destinations spécifiques pour les enthousiastes de crypto. La volatilité du Bitcoin reste néanmoins problématique pour une utilisation quotidienne.

Aux États-Unis, un débat émerge depuis 2023 concernant la création d’une réserve stratégique nationale en Bitcoin. La sénatrice Cynthia Lummis (Wyoming) a proposé en mars 2023 que le Trésor américain alloue 5% de ses réserves stratégiques au Bitcoin : « La Chine accumule de l’or et des bitcoins. L’Amérique doit maintenir son avantage monétaire en diversifiant ses réserves stratégiques. »

Les initiatives des États américains se multiplient également. Le Wyoming a voté en avril 2023 la « Bitcoin Reserve Bill » permettant à l’État d’acquérir jusqu’à 10 millions de dollars en Bitcoin comme réserve de trésorerie. Le Texas a créé en février 2023 un groupe de travail pour étudier l’acquisition de Bitcoin pour ses fonds de pension publics, avec le gouverneur Greg Abbott déclarant : « Le Texas pourrait devenir la capitale bitcoin des États-Unis. » L’Arizona a quant à elle introduit en janvier 2023 un projet de loi pour faire du Bitcoin une monnaie légale dans l’État, incluant la possibilité d’accumuler des réserves en BTC.

Autres utilisations stratégiques

La Géorgie a collaboré avec Bitfury pour développer un registre cadastral blockchain dès 2016. Les résultats sont impressionnants avec une réduction de 56% du temps d’enregistrement d’une propriété, une diminution de 92% des cas de corruption liés aux transactions foncières et plus de 2 millions de titres sécurisés sur la blockchain.

D’autres nations comme l’Ukraine et l’Inde ont lancé des initiatives similaires, l’Ukraine cherchant à combattre la corruption foncière dans les oblasts de Lviv et Kyiv, tandis que l’Inde expérimente un cadastre blockchain dans l’État du Tamil Nadu pour résoudre les nombreux litiges fonciers qui engorgent son système judiciaire.


En 2022, le Department of Motor Vehicles (DMV) de Californie a lancé un projet innovant utilisant la blockchain pour la gestion des titres de propriété des véhicules. En partenariat avec Tezos, cette initiative vise à numériser l’ensemble des 36 millions de titres de véhicules de l’État.

Le projet pilote, lancé dans le comté de Sacramento, a montré une réduction de 71% du temps de traitement des transferts de propriété et une économie estimée à 5,2 millions de dollars annuels pour l’administration. Le déploiement à l’échelle de l’État est prévu pour fin 2024. Cette initiative constitue l’un des plus grands projets gouvernementaux blockchain aux États-Unis et inspire d’autres États comme le Michigan et le Colorado.

L’Estonie a développé dès 2014 le système X-Road basé sur la blockchain permettant aux citoyens d’accéder à plus de 1 000 services publics en ligne. Les résultats sont spectaculaires avec 99% des services publics accessibles en ligne, 98% des déclarations fiscales complétées en moins de 5 minutes et une économie annuelle estimée à 2% du PIB en temps et ressources administratives.

D’autres pays comme la Finlande et Singapour développent des approches similaires. La Finlande a lancé le projet FINDY (Finnish Digital Identity) utilisant une blockchain pour créer un système d’identité numérique auto-souveraine, tandis que Singapour expérimente le projet « National Digital Identity » permettant aux citoyens d’accéder aux services publics et privés avec une seule identité vérifiée.

Conclusion

L’évolution de la relation entre États et crypto-actifs illustre un phénomène d’adaptation stratégique. Initialement perçues comme une menace, les crypto-actifs et la blockchain sont progressivement réappropriées comme instruments de souveraineté.  Cette transformation repose sur une prise de conscience : la décentralisation technologique n’implique pas nécessairement un affaiblissement de l’État, mais peut renforcer son efficacité et sa légitimité lorsqu’elle est judicieusement intégrée.

Comme le résume Vitalik Buterin, co-fondateur d’Ethereum : « La technologie blockchain n’est pas anti-gouvernementale par nature. Elle offre simplement un nouveau modèle de gouvernance qui peut renforcer plutôt que diminuer le rôle des institutions publiques. »

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Manuel Valente

ISS Chief Officer

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