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Théorie quantitative de la Monnaie appliquée au Bitcoin

2 juin 2018

Avant propos de l’auteur Marc Zeller: Cet article est une réaction partielle à la vidéo de Heureka, une chaîne Youtube de vulgarisation économique de qualité. Le ton est celui de la vulgarisation, les économistes nous pardonneront simplifications et raccourcis effectués dans l’objectif de s’adapter à tout type de public.


Nous conseillons fortement aux lecteurs voir la vidéo et/ou le texte récapitulatif puis de continuer l’article.

Rappels sur la Théorie Quantitative de la Monnaie.

Ce qui va être observé ici est l’équation qu’on attribue à Irvin Fisher appelée “équation des échanges” :

 

  • M corresponds à la Masse monétaire. Dans Bitcoin la réponse courte est de 21M d’unitées.
  • V corresponds à la vélocité de l’unité monétaire. Dans le cadre d’une vulgarisation on peut définir ce concept comme le nombre d’unités de la monnaie échangés durant une période définie dans le cadre d’échanges économiques.  Il est extrêmement complexe de définir V pour Bitcoin car si l’ensemble des transactions sont enregistrées, on ne peut pas savoir avec certitude s’il s’agit d’un transfert pour acquérir un bien ou un service (un transaction au sens économique), un transfert entre deux comptes détenus par la même personne (aucun impact économique) ou un “don” à une autre personne/entité (impact différent économiquement qu’une transaction).

    Deux sources existent et offrent des conclusions très différentes :

    – Woobull qui se base sur un calcul très imparfait
    Bitcoin.com qui observe uniquement les mouvements (encore moins fiable). Constatant l’absence de source rigoureuse nous ferons ici simplement l’observation que dans chaque cas, V tend à diminuer.
  • P correspond aux prix des biens et services affichés dans l’unité monétaire, C’est pour certains contre-intuitif mais une diminution de P indique un gain de pouvoir d’achat de l’unité monétaire.

    En 2010, 2 pizzas = 10 000 BTC.
    En 2018 (le 19 Juillet), 2 pizzas = 0,00297 BTC.On observe qu’un BTC permet de s’offrir plus de pizzas en 2018 qu’en 2010. P a donc baissé en 2018 par rapport à 2010 mais le “pouvoir” d’achat d’un BTC a augmenté significativement.
  • Y correspond au “output” économique : la quantité de biens et services produits et disponibles à l’achat et la vente. Dans le cadre du Bitcoin, bien peu de biens et services sont affichés à la vente ou l’achat en BTC, et encore plus rarement exclusivement en BTC.


Une égalité MV = PY signifie que si le produit de M.V tends à diminuer, alors le produit de P.Y suit la même tendance. Les monétaristes, Friedman en tête, se sont amplement servis de cette équation simple à comprendre pour vendre “politiquement” et expliquer qu’une augmentation de la Masse monétaire (M) par le biais de la “planche à billets” allait nécessairement augmenter P, c’est à dire provoquer de l’inflation et diminuer le pouvoir d’achat de la monnaie. 

La vidéo d’Heureka explique très bien les tenants et aboutissants de cette théorie dans l’écosystème des monnaies fiduciaires (cf monnaies reconnues par le parlement Européen) ainsi que ses limites. Dans le cadre des crypto-actifs, les conclusions peuvent être différentes. Nous allons voir ensemble comment.

Postulats

La masse monétaire (M) de Bitcoin est une constante

Si actuellement 12,5 BTC sont créés à chaque block (deux fois moins à partir de 2020 – le prochain halving), l’inflation de la masse monétaire du protocole Bitcoin est une donnée connue et accessible à tous. Nous partons du principe qu’une inflation parfaitement prévisible peut être considérée comme une constante. Il est pratiquement impossible de modifier les règles qui régissent la création de bitcoins. Il y a donc 21M de bitcoins, actuellement un peu plus de 17M de ce total ont été “créés”, il est presque parfaitement possible de prédire à n’importe quelle date combien de bitcoin existeront.

La masse monétaire disponible (M) de Bitcoin tends vers 0

Si la quantité de bitcoins est constante, la quantité disponible de bitcoins diminue.

Pertes de clés privées, erreurs de manipulation, “destruction” volontaire de bitcoin en les envoyant vers des adresses dont personne ne possède les accès. Des bitcoins sont “perdus” à jamais chaque jour, certaines sources estiment que 4 millions de bitcoins sont déjà perdus. On peut également ajouter à ce chiffre les éventuels “tainted bitcoins”: bitcoins issus d’un hack, de trafics ou d’activités illégales qui peuvent être identifiés comme “tachés” et refusés dans les places de marché. Si aujourd’hui, les régulateurs vont peu dans ce sens, on peut imaginer un avenir où ce type d’actions se généralise, rendant certains bitcoins sans valeur dans l’économie classique.

Dernier point, l’arrivée du Lightning Network (voir nos articles sur le sujet) favorise la mise en “enjeu” de bitcoins afin de générer un revenu passif par collecte de fees. Avec l’augmentation des frais de transactions sur le réseau Bitcoin, il est fort probable que la majorité des transactions s’effectuent à l’avenir au sein de la sur-couche lightning network. Diminuant d’autant le nombre d’unités monétaire “disponibles” à l’achat et la vente au sein du réseau principal.

La production des biens et services est exogène à Bitcoin et crée donc une pression constante à la vente (Y)

La seule “production intrinsèque” du réseau bitcoin est … le bitcoin. Produit par les mineurs, ces bitcoins sont disponibles à l’achat et la vente. Nous avons observé que cette production est parfaitement prévisible et intégrée par les acteurs économiques. Cette production est rattachée à M et non à Y.

Très peu de biens et services sont disponibles à l’échange en BTC, presque aucun exclusivement en BTC. Les salaires, les fournisseurs, les produits, l’électricité des mineurs et les investissements sont “payés” en monnaies fiduciaires.

Bien que M tends à diminuer, les agents économiques de la sphère Bitcoin vont pour acquérir ou produire des biens et des services retourner dans l’écosystème des monnaies fiduciaires, maintenant une pression constante à la vente créant une offre qui doit trouver une demande pour stabiliser un prix. Nous postulons donc que Y est exogène à Bitcoin et toujours lié à l’écosystème des monnaies fiduciaires.

Nous observons que si M tends à diminuer et que Y n’est pas un indicateur à prendre en compte directement mis à part pour indiquer une pression constante à la vente, les indicateurs clés à observer seront donc V et P ayant une influence directe l’un sur l‘autre.

Nos prochains articles se pencheront donc sur ces indicateurs, et nous verrons ensemble qu’une cryptomonnaie n’est pas forcément un cryptoactif.

Cette série d’article est séparée en 3 parties :

Partie 1 : Théorie Quantitative de la Monnaie appliquée au Bitcoin
Partie 2 : Les cryptommonnaies réagissent différement des cryptoactifs
Partie 3 : Bitcoin comme “outil” économique

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