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Le réseau Tron a beaucoup fait parler de lui récemment, suite à l’acquisition de l’entreprise BitTorrent pour 120 millions de dollars. Les performances du token natif TRX ont été bonnes sur ces derniers mois, ce qui a créé un engouement derrière ce projet porté par Justin Sun et son équipe. Coinhouse se penche sur l’architecture du réseau Tron et sur son nouveau projet phare : le BitTorrent Token.
Tron est un projet chinois ayant l’ambition d’être une blockchain de “quatrième génération”, proposant une plateforme permettant le déploiement d’applications décentralisées via des smart contracts. Si cela vous semble familier, c’est que Tron s’est inspiré de la proposition de valeur d’Ethereum pour construire son réseau. Initialement créé sous la forme d’un token ERC-20, un token natif baptisé Odyssey a été lancé en juin 2018.
En plus de ses avantages pour les transactions rapides et les applications décentralisées, la blockchain TRON est également connue pour son intégration avec les stablecoins comme l’USDT, offrant ainsi des solutions de paiement stables et sécurisées.
À terme, le but avoué de Tron est de proposer du contenu gratuit et du stockage distribué grâce à la Blockchain, et de redonner le contrôle des données aux créateurs de contenu qui rencontrent souvent des difficultés de rémunération avec des plateformes centralisées comme Youtube.
Justin Sun affirme que la blockchain Tron est 80 fois plus rapide que celle d’Ethereum avec plus de 1200 transactions par seconde, mais ces informations n’ont pas été concrètement vérifiées par des testeurs extérieurs à l’heure actuelle.
Un problème de confiance relativement récurrent, dans la mesure où Tron avait beaucoup fait parler de lui en octobre 2018 suite à l’annonce d’un partenariat avec Baidu, acteur majeur de l’internet chinois et le site le plus consulté en Chine. Vérification faite, il s’agissait uniquement pour Tron d’utiliser le réseau cloud de Baidu pour son développement, et en aucun cas un partenariat.
Tron s’est inspiré d’une autre plateforme, EOS, pour le choix de son mécanisme de consensus : le DPoS, pour Delegated Proof-of-Stake. Une partie de la communauté crypto a accusé le White Paper en anglais d’être un plagiat des projets FileCoin and IPFS, certains parlant même de possible scam, même si l’original est en chinois.
En ce qui concerne la création de blocs, le mécanisme de Tron est le suivant :
Bien entendu, ce mécanisme très lucratif l’est surtout pour les gros détenteurs de TRX. Sachant que les 100 adresses les plus riches détiennent près de 40% de la masse monétaire, il est clair qu’un cercle fermé de gros investisseurs peuvent très facilement voter pour eux-mêmes ou leurs proches comme représentants. Ces personnes accroissent donc facilement leur part dans le réseau en captant l’intégralité de l’émission monétaire, au détriment de l’investisseur moyen qui subit les décisions de ces acteurs.
Ce système réduit considérablement la robustesse du réseau: un petit nombre de personnes, qui se connaissent pour la plupart, ont un contrôle quasi-total sur le système, et choisissent qui peut rejoindre leur cercle fermé. Ces représentants sont identifiables, donc manipulables et attaquables.
En conclusion, ce n’est définitivement pas un système “décentralisé” optimal.
Les choix d’architecture sont en fait aux antipodes d’Ethereum : alors que Tron implémente un réseau moins sécurisé et moins juste envers les petits investisseurs pour favoriser la capacité et vitesse des transactions, Ethereum fait le choix de meilleures incitations économiques pour quiconque souhaite aider à la sécurisation du réseau en favorisant l’émergence d’un nombre important de noeuds.
Le choix de la robustesse associée à la décentralisation pousse Ethereum à développer des surcouches sur la blockchain principale afin de pallier aux limites du réseau. Il n’en est pas question pour Tron pour le moment.
Tron, c’est néanmoins une histoire de marketing réussie. Les équipes ont su trouver de la visibilité dans ce milieu ultra compétitif. Arrivé tard dans l’écosystème, Tron a pu s’inspirer de projets déjà existants afin d’économiser des frais de R&D.
En s’inspirant du code open source, Tron a pu intégrer le développement de smart-contracts en Solidity et le modèle de consensus d’EOS, entre autres, à moindre coût. Des fonds ont donc pu être alloués à d’autres secteurs, notamment pour le développement d’une communauté active et le lobbying auprès d’acteurs importants.
Ainsi, le projet Tron semble riche d’une communauté active. Le nombre de contributeurs et les contributions au code sur Github sont nombreuses et le site dapp.radar enregistre une utilisation significative des Dapps Tron. Il est cependant difficile de déterminer si une communauté a véritablement adopté l’utilisation de Tron au quotidien ou si ce sont des volumes artificiels.
Et le BitTorrent Token dans tout ça ?
Le BitTorrent Token (BTT) est désormais un élément phare de l’écosystème Tron. Les équipes ont fait l’acquisition de BitTorrent, Inc. pour 120 millions de dollars en Juin 2018 afin de bâtir une économie de réseau supportée par la blockchain Tron et le BTT.
BitTorrent est un protocole permettant l’échange de fichiers de pair à pair. Il suffit de faire tourner un logiciel afin de pouvoir partager des fichiers avec des personnes intéressées par ces fichiers à travers le monde. Souvent utilisée pour échanger des fichiers sous copyright de façon illégale, cette technologie peut également être utilisée pour échanger des fichiers légaux, mais très volumineux.
Seulement, l’incitation économique à participer au réseau BitTorrent est faible. Une fois le fichier téléchargé, le seul intérêt à rester connecté et risquer une sanction pénale est la bonté d’âme.
Via le BitTorent Token, la Fondation Tron souhaite créer une économie derrière le partage de fichiers torrents. Grâce à l’introduction de l’extension BitTorrent Speed, les utilisateurs en quête d’un fichier pourront alors rémunérer ceux qui partagent les fichiers.
Ainsi, des fournisseurs de services émergeront naturellement afin de fournir constamment une base de donnée importante de fichiers populaires et accessibles, rémunérés via BitTorrent Speed et le BitTorrent Token. Pour plus d’information sur le fonctionnement du système vous pouvez vous référer au White Paper.
On pourra mettre en doute le modèle économique reposant sur le fait de faire payer des gens qui utilisent un système justement pour ne rien payer. Mais si le projet réussit à s’imposer, il n’est pas certain que la blockchain Tron ait la capacité pour gérer les transactions d’une telle économie. Un ancien dirigeant de BitTorrent explique que l’émergence d’une économie des torrents nécessiterait des centaines de milliers de transactions par secondes et qu’il est impossible que la blockchain Tron puisse satisfaire cette demande.
Sachant que la quasi-totalité du trafic BitTorrent concerne des fichiers illégaux, on pourra également se poser la question de la pérennité d’une telle économie, les autorités ayant bien entendu intérêt à identifier et attaquer les fournisseurs de ces services.
Enfin, le modèle de distribution des 990 milliards de tokens BTT pousse encore une fois à l’achat de TRX et favorise grandement les grands propriétaires. Seulement 17% des tokens ont été vendus lors d’une ICO publique en janvier 2019. 10,1% font l’objet d’un airdrop mensuel aux détenteurs de TRX sur 6 ans, et le montant distribué augmente tous les ans, créant une incitation économique à conserver des montants importants de TRX, voire à en acheter davantage. Le reste fait l’objet d’une allocation non précisée entre la fondation BitTorrent et son équipe, la fondation Tron, les investisseurs initiaux de Tron, et tout de même des “cadeaux” pour les personnes qui installent pour la première fois le logiciel BitTorrent Speed.
La hype autour de Tron semble ainsi être le fruit d’un marketing calculé par une poignée d’acteurs portés par une incitation économique forte. Le modèle de consensus en DPoS de la plateforme tend à enrichir ce même cercle fermé d’investisseurs au détriment des petits investisseurs pour qui il est très difficile de capter une partie de l’émission monétaire du système. La seule incitation pour ces petits porteurs reste la spéculation sur l’évolution du cours du TRX, qui profite in fine aux gros porteurs.
Le projet BitTorrent Token semble lui aussi le fruit d’une réflexion marketing efficace, mais qui cache des difficultés techniques et économiques que la blockchain Tron ne sait pas encore surmonter.
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