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4 octobre 2022
Alors que la Chine a lancé son yuan numérique en début d’année, la Banque centrale Européenne (BCE) étudie sérieusement un concept d’euro numérique pour le Vieux Continent. Pourquoi un tel intérêt ? Les usagers seront-ils amenés à jongler entre deux monnaies ? Pourrait-on l’utiliser partout ? Coinhouse fait le point sur le projet.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Une étude de la Banque des règlements internationaux (BRI) menée en 2021 révèle que 90% des banques centrales à travers le monde se penchent sur les monnaies numériques de banques centrales (MNBC). 62% mènent des expérimentations, et 26% sont passées à la phase de déploiement. Des chiffres qui ont augmenté de plusieurs unités par rapport à ceux de l’année précédente.
Une accélération peu surprenante et qui démontre le petit vent de panique au sein des banques centrales. Car ces institutions chargées de conduire la politique monétaire d’un pays ou d’une zone économique n’ont rien anticipé. Ni la naissance du Bitcoin, ni l’adoption de plus en plus forte des crypto-actifs par les investisseurs institutionnels et particuliers au fil des années, et notamment à partir de 2021.
Il fallait donc (ré)agir. En juillet de cette même année, la BCE avait ainsi annoncé qu’elle lançait officiellement une phase d’investigation de deux ans afin de déterminer les contours et fonctionnement de cette future monnaie électronique. En termes d’usages, cette monnaie numérique aura pour objectif de soutenir la souveraineté monétaire et l’autonomie de la zone europ, mais aussi faciliter les paiements transfrontaliers et accompagner la démocratisation des paiements électroniques.
Les confinements successifs liés à la crise du Covid et le développement du numérique ont dessiné une nouvelle tendance : les paiements en liquide sont de plus en plus rares. Même en Italie et en Allemagne, pays où les billets avaient encore la côte, les usages évoluent vers les règlements en ligne.
La BCE souhaite donc s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs, certains osant pousser « l’affront » encore plus loin en effectuant, quand ils en ont l’occasion, des transactions avec leurs cryptomonnaies. Autre raison, celle-ci moins avouable : faire concurrence aux stablecoins, à l’Ether (ETH) et au Bitcoin (BTC), auxquels les entreprises ont de plus en plus recours. Avec son euro numérique, la BCE ne souhaite finalement pas réinventer le paiement, mais s’adapter à des changements ayant déjà eu lieu et qu’elle n’a pas pu anticiper.
La BCE s’est voulue très claire dès le début, déclarant « qu’en tout état de cause, un euro numérique viendrait compléter l’argent liquide, et non le remplacer. » Ces informations sont d’ailleurs indiquées sur la page dédiée au projet sur le site de la BCE : « Un euro numérique existerait parallèlement aux espèces, sans les remplacer. Il constituerait une solution de paiement supplémentaire, plus facile à utiliser, et contribuerait à l’accessibilité et à l’inclusion. » Les habitudes des consommateurs ne changeront pas lorsque l’euro numérique sera lancé.
En revanche, quid de la traçabilité des achats ? Aujourd’hui, personne n’est en mesure de savoir ce que vous faites avec votre argent physique. En sera-t-il de même avec l’euro numérique ? Les résultats de la consultation citoyenne lancée par la BCE afin de mieux connaître les problématiques liées à l’introduction d’une devise numérique montre que le respect de la vie privée est la principale préoccupation des Européens (43%). Suivent la sécurité (18%), la possibilité de payer dans toute la zone euro (11%), sans frais supplémentaires (9%) et hors ligne (8%).
Fabio Penetta, membre du directoire de la BCE, se veut pourtant rassurant comme il l’indique dans une tribune publiée sur le site de la Commission : « Contrairement aux sociétés privées ou aux entreprises technologiques avides de données, les banques centrales ne cherchent pas à maximiser leurs bénéfices. Les données personnelles ou la domination du marché ne nous intéressent absolument pas. » Alors que la Chine est suspectée d’avoir renforcé encore plus le contrôle sur sa population avec le e-yuan, la BCE devra redoubler d’arguments pour séduire les futurs usagers. Une des pistes actuellement évoquée est celle d’introduire une « tolérance d’anonymat » pour les transactions inférieures à 70 euros. En parallèle, l’euro numérique, plus facilement traçable que l’argent physique, serait un moyen utile pour lutter contre la fraude fiscale ou les financements illicites : toute l’enjeu est de tracer la bonne ligne entre respect de la vie privée et ces deux sujets centraux.
Qui dit euro numérique, dit accès au réseau. Il existe pourtant une vraie fracture numérique au sein des différents pays de la zone euro. L’on peut donc affirmer que l’émission d’espèces se poursuivra en parallèle.
Autre challenge, et non des moindres : convaincre les banques institutionnelles de l’intérêt de l’euro numérique. La BCE l’affirme haut et fort : « Un euro numérique ne devrait pas avoir d’effets négatifs sur le secteur bancaire. » Ce dernier craint pourtant de perdre son statut d’intermédiaire si l’euro numérique est émis directement par la BCE, entraînant ainsi une fuite des dépôts au profit de Bruxelles. Un argument valable, puisque la technologie de registre distribué rend effectivement possible une gestion directe par la BCE.
La banque centrale s’est cependant voulue rassurante, garantissant au circuit bancaire traditionnel (les « tiers de confiance ») un rôle actif dans la gestion de cet euro numérique.
L’Eurosystème teste plusieurs approches et technologies permettant de fournir un euro numérique, « y compris des solutions centralisées et décentralisées, comme les blockchains. » La question de la conservation des actifs est également cruciale. Wallet par des fintechs, des banques, ou les deux à la fois ? Tous ces acteurs sont actuellement consultés par la BCE afin de parvenir à des accords qui resteront dans le cadre légal fixé par Bruxelles. Une législation est à ce titre attendue pour la fin de l’année 2023. Ensuite, le Conseil des gouverneurs procédera à des expérimentations « concrètes », sur un euro numérique. Cette phase pourrait, selon la BCE, durer trois ans.
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