Devenir le FIFA ou le Sorare du rap français, voici l’ambition de Yadeck. Avec leurs NFTs à l’effigie de rappeurs, les fondateurs, les frères Paul et Yann Wallaert, prévoient de permettre aux joueurs d’acheter, vendre et collectionner les meilleurs profils pour s’affronter chaque semaine dans des compétitions. Un rap game version Web3, dont le lancement de la version bêta est prévu pour la fin de l’année.
C’est quoi le projet ?
Un jeu de cartes. Il se joue avec des NFTs à l’effigie d’artistes rap, à collectionner pour créer sa propre ligue de rappeurs. Chaque carte est la combinaison d’un artiste et de l’un de ses albums, avec plusieurs éditions selon les niveaux de rareté et des collections pouvant atteindre 1 000 éditions par carte unique. Ainsi, plus la carte est rare, plus elle est puissante – et chère.
Comme dans le jeu de football Sorare, les amateurs du milieu rap peuvent jouer de leurs connaissances puisque les cartes évoluent à mesure qu’un artiste remporte des succès critiques et commerciaux. Ainsi, si un album dont vous détenez la carte obtient un disque d’or, cette récompense apparaîtra sur votre NFT et lui donnera davantage de puissance. Le statut de l’artiste peut également évoluer selon différents grades : New comer, Confirmed, Expert et Legend.
Du vendredi (jour de sortie des projets musicaux) au jeudi suivant, chaque semaine, se tiennent des compétitions entre joueurs. Au début de celles-ci, les joueurs composent une ligue de rappeurs, appelée « deck », selon plusieurs critères. Par exemple, un deck doit contenir au moins un New Comer ; en cumulant les artistes d’un même département ou d’un même label, les cartes prennent davantage de puissance. Les compétitions sont fondées sur les résultats en temps réel : un nouveau projet qui se vend bien sera donc une carte très puissante. D’autres compétitions thématiques – comme une spéciale New Comer – auront également lieu. Et en remportant celles-ci, les joueurs peuvent gagner des tokens, des points d’expérience ou des récompenses au sein du jeu.
Les cartes seront vendues aux enchères et pourront donner accès à des contenus exclusifs : des places de concert, du merchandising, l’inscription à un jeu concours, un accès backstage, etc. Yadeck mettra également en place un marché secondaire pour acheter et revendre ses cartes.
En quoi ça pourrait être révolutionnaire ?
La musique a toujours été un secteur précurseur dans l’adoption et la diffusion de nouvelles technologies. Marquée par une économie du streaming souvent jugée défavorable pour les artistes, l’industrie de la musique s’est rapidement montrée intéressée par les NFTs et les nouvelles possibilités de monétisations que le protocole offre. Avec son caractère ludique et qui récompense les amateurs les plus au fait du rap game, Yadeck pourrait offrir aux artistes, notamment les jeunes en début de carrière, une source de financement avant même la sortie d’un projet.
D’ailleurs, les grandes maisons de disques ne s’y sont pas trompées : Yadeck a trouvé des accords avec des labels majeurs comme Warner, Parlophone ou encore Elektra France afin d’éditer des cartes à l’effigie de leurs artistes. L’entreprise a également noué un partenariat avec Booska-p, l’un des médias rap de référence en France. Enfin, un partenariat avec la SNEP a été noué pour obtenir les chiffres des ventes chaque semaine. « On veut devenir le FIFA du rap français, a déclaré le co-fondateur Paul Wallaert au Figaro. Chaque joueur de football rêve un jour d’avoir son personnage dans le jeu. Pour nous, ça doit être le même modèle et le rap est le seul style musical qui incarne particulièrement bien l’affrontement. »
Côté communauté crypto et NFT, Yadeck peut également avoir un avantage certain. Le rap est aujourd’hui le style de musique le plus écouté de France et touche tous les publics. Yadeck pourrait être un moyen ludique de familiariser le plus grand nombre aux NFTs et leur fonctionnement.
Quelle techno ?
Les fondateurs de Yadeck ont choisi Polygon, une « sidechain » ou couche qui se superpose à Ethereum. Cette solution permet de développer des applications sur Ethereum sans faire peser sur l’utilisateur les frais de transaction élevés de cette blockchain.
Pour qui ?
Pour les fans de jeux de carte comme Magic (c’est le cas de Paul Wallaert, le fondateur de Yadeck), les fans de rap bien sûr mais aussi les crypto enthousiastes. Les fondateurs de Yadeck prévoient aussi de s’étendre; à terme, aux Etats-Unis.