Dans la catégorie des NFTs, je demande le POAP. Un token qui joue sur la FOMO (Fear of Missing Out – la peur de râter) en récompensant ceux qui sont là au bon moment, au bon endroit. Comme les bracelets de festivals, vous pouvez désormais afficher votre collection d’événements comme autant de preuves de bon goût et d’implication dans l’écosystème. Sur le Web3, dire « j’y étais » prend une nouvelle saveur…
C’est quoi le projet ?
Un protocole de preuve de présence (proof of attendance protocol, en anglais) sous forme de NFT. En pratique, il s’agit d’un NFT donné aux internautes présents à un événement, virtuel ou réel, sorte de tampon « j’y étais ». Il peut aussi récompenser la participation à un projet, une gouvernance ou même être donné à la suite d’une rencontre entre deux personnes pour acter de cette nouvelle accointance. « Les POAP sont des souvenirs virtuels, mintés pour célébrer des moments de vie marquants », présente sur son site la fondation POAP, open source et communautaire, qui a mis au point le standard en 2019. Les POAP sont notamment accessibles via des QR codes affichés dans les événements en question et sont généralement gratuits. Comme tout NFT, des accès privilégiés peuvent y être attachés et les plus prisés peuvent devenir collector.
Comme le raconte le Journal du Net, les marques s’y sont mises. Ainsi en septembre 2022 les participants des soirées La Degen à la Machine du Moulin Rouge à Paris ont eu accès à un POAP ; le créateur du protocole a également distribué des POAP aux personnes qu’il rencontrait dans les rues de Paris en juillet 2022 ; Adidas a émis des POAP pour son lancement dans le métaverse et sa collection de NFTs ; ou encore la marque Estée Lauder a distribué des POAP à l’occasion de la Metaverse Art Week de Decentraland, auxquels elle a attaché des accès exclusifs à des événements, détaille le journal. Depuis sa création, 900 000 portefeuilles dédiés au standard ont été créés, souligne le média.
En quoi ça pourrait être révolutionnaire ?
Si les crypto-actifs et les NFTs ont réussi l’exploit de créer la rareté dans un environnement numérique où tout est habituellement duplicable, le POAP est l’incarnation parfaite de ce web de collectionneurs : prouver que l’on était à un événement prisé via sa collection de POAP, comme on raconte un été de festival en conservant et empilant les bracelets d’entrée.
Dans un monde émergent où chacun crée son avatar, cela peut permettre d’asseoir la légitimité de certains acteurs : ceux qui étaient là au tout début du Web3, qui ont connu les premières éditions de festivals devenus cultes, ont vu un concert d’artistes virtuels lorsque ceux-ci n’étaient encore qu’un groupe confidentiel, ont donné le premier souffle à un projet devenu incontournable. « Vous pouvez les voir comme des badges qui portent en eux une valeur sociale et réputationnelle, avec d’éventuels privilèges correspondants », présente la fondation POAP. Cela peut aussi permettre de donner de la profondeur à une identité virtuelle : on pourrait ainsi permettre à des personnes ayant participé au même événement de se reconnaître et pourquoi pas… de se rencontrer ?
Enfin, au-delà de la récompense, le protocole peut servir pour recenser la présence de participants – sorte de feuille d’émargement automatique et infalsifiable. Il pourrait ainsi être utilisé pour valider sa présence dans une université, un concours d’État ou bien pour attester d’une vaccination.
Quelle techno ?
Le POAP est un type de NFT. Les POAP sont émis sur Gnosis Chain, une chaîne secondaire de la blockchain Ethereum. Ils sont transférables et la chaîne de propriété est enregistrée sur la blockchain.
Pour qui ?
Pour tous les utilisateurs du Web3 et du métaverse. Les pionniers qui veulent garder une trace ; les adeptes des événements qu’on ne vit qu’une fois ; les collectionneurs de souvenirs ; ceux qui aiment être vus au bon moment, au bon endroit…