Les ETFs, pour Exchange Traded Fund en anglais, sont des produits financiers aussi connus sous le nom de tracker. Un ETF va tout simplement répliquer les performances d’un actif sous-jacent, que ce soit un indice boursier ou justement, le Bitcoin. Il peut s’apparenter à des fonds d’investissement côtés. Nous allons voir quels sont les avantages et les inconvénients d’un tel produit.
Le premier avantage d’un ETF, c’est qu’il vient faciliter les acquisitions dans un secteur. Vous avez des ETF qui traquent les performances d’un secteur d’activité, par exemple la santé. Au lieu d’acheter une par une des actions pour se constituer un portefeuille équilibré dans ce secteur, l’investisseur n’a qu’un seul titre à acquérir avec l’ETF. C’est donc beaucoup plus pratique et cela occasionne moins de frais.
Les ETFs Bitcoin rassurent les investisseurs institutionnels
Pour le Bitcoin, l’avantage est ailleurs puisqu’il s’agit ici de ne traquer les performances que d’un seul actif. Seulement voilà, pour les institutionnels, l’investissement dans le Bitcoin reste compliqué, et trop risqué à leur goût. Pour en obtenir, ils doivent ouvrir un compte sur des plateformes spécialisées, méconnues du milieu de la finance traditionnelle. L’argent doit d’abord transiter via différents comptes bancaires, sans compter les risques juridiques et de piratage des fonds.
Pour toutes ces raisons, il est actuellement hors de question pour les fonds, les assurances ou encore les grandes banques d’acquérir directement des bitcoins sonnants et trébuchants, pour ensuite gérer l’épineuse question de la conservation et de la sécurité des bitcoins acquis.
L’ETF Bitcoin prend alors tout son sens et résout ces problèmes : ils sont émis par des acteurs de confiance au sein de la finance traditionnelle et apportent des garanties de transparence, de sécurité et de liquidité. C’est la SEC (la Securities and Exchange Commission, l’équivalent de l’AMF en France) qui approuve ou non l’émission d’ETFs sur les marchés, en s’assurant que les investisseurs soient protégés d’actions frauduleuses ou de manipulation.
L’investisseur professionnel n’a plus qu’à apporter un certain capital au sein de cet ETF, capital qui variera en fonction des performances du produit. Il ne s’agit ni plus ni moins d’un contrat qui lie l’investisseur à l’émetteur de l’ETF.
Comprendre les deux grandes familles d’ETF
Il existe plusieurs façons de répliquer un actif financier. Tout dépend de la méthode choisie par l’émetteur de l’ETF.
- L’ETF à réplication physique : il s’agit ici d’une réplication directe, où l’émetteur s’engage à acheter directement les sous-jacents en question. Par exemple, dans le cas d’un ETF CAC 40 à réplication physique, l’émetteur va directement acheter toutes les actions qui composent l’indice CAC 40.
- L’ETF à réplication synthétique : il s’agit d’une réplication indirecte. Dans ce cas, l’émetteur de l’ETF investit le plus souvent dans un produit dérivé, comme un contrat à termes. Il est important de noter que, dans ce cas, l’émetteur ne détient pas véritablement le sous-jacent en contrepartie. Un contrat à termes étant lui-même un instrument financier qui permet d’acheter ou de vendre une quantité déterminée d’un actif sous-jacent à un prix et à une date connue à l’avance.
L’impact de l’arrivée des premiers ETFs Bitcoin
Le 20 octobre 2021 a été lancé le premier ETF américain qui traque à 100% la valeur du Bitcoin. Lancé par la société ProShares, il s’agit d’un important support d’investissement indexé sur le prix du Bitcoin et accessible à des investisseurs institutionnels.
Le fonds se négocie sous le ticker BITO et suit les prix de la paire bitcoin/dollar (BTC/USD). Mais pour des raisons réglementaires, il ne s’agit que d’un ETF à réplication synthétique, qui se base sur les contrats à terme (Futures) négociés à la bourse de Chicago. L’inconvénient est que les rendements de cet ETF peuvent varier par rapport au marché du bitcoin ‘’physique’’. Un ETF à réplication physique, basé sur des bitcoins réellement détenus, est toujours en attente de l’autorisation des autorités américaines.
Sur les bourses européennes, il existe quelques ETF accessibles et adossés ‘’physiquement’’ au Bitcoin, comme celui d’ETC Group, une société de gestion allemande. Au Canada, le Purpose Bitcoin ETF est également adossé à des bitcoins physiques et annonce près de 2 milliards de fonds sous gestion.
Les ETFs pourraient amener Bitcoin à une capitalisation boursière jamais vue auparavant. Mais il existe aussi un risque de voir le prix du bitcoin impacté négativement, car les ETFs permettent à ses investisseurs de vendre à découvert le Bitcoin, c’est-à-dire de parier sur la baisse de sa valeur. Depuis octobre, nous observons des volumes croissants sur cet ETF, preuve de l’engouement des investisseurs professionnels pour Bitcoin et les crypto-actifs en général.
À noter enfin que les ETFs Bitcoin vont permettre de coter, même indirectement, l’actif sur plusieurs marchés et notamment sur des plates-formes plus traditionnelles qui ne l’auraient jamais fait si elles devaient faire face à la complexité technique de l’intégration du protocole Bitcoin et à sa gestion. L’accessibilité à l’écosystème crypto va donc être largement simplifiée dans le milieu des marchés traditionnels.
Les ETFs Bitcoin apportent donc un outil de gestion passive, en majorité à destination des investisseurs professionnels. Offrant de faibles frais de gestion et une grande flexibilité quant à l’exposition au sous-jacent, les ETFs permettent surtout aux acteurs du monde traditionnel d’investir dans l’écosystème crypto de manière simple, en évitant les risques juridiques ou de sécurité. Ils sont le symbole d’une acceptation du Bitcoin en tant que nouvelle classe d’actifs incontournable.